Corrigé des exercices de janvier - analyse de document et cartographie - Geographie
B - 1. Géographie - “Les territoires dans la mondialisation »
Corrigé ANNABAC
Lisez la consigne
La consigne indique de « partir des deux
documents et de vos connaissances ». Cela
implique d’analyser ces documents et de les intégrer dans votre plan, mais sans
faire de paraphrase – ce qui est difficile, car ils sont très détaillés et
explicites. Vos connaissances doivent vous servir notamment à souligner les
limites des documents chaque fois que nécessaire.
La consigne comporte par ailleurs une
difficulté dans sa formulation : « certains espaces
maritimes ». Cela renvoie à l’idée que les
territoires ne sont pas de valeur égale dans la mondialisation.
Vous allez donc traiter les passages stratégiques : canaux transocéaniques
et détroits, en privilégiant le canal de Suez, qui est l’objet des documents.
Analysez les documents
Le document 1 est un article
tiré du grand quotidien économique français, Les Échos.
Récent (6 août 2015), il évoque le doublement de capacité du canal de Suez
et les bénéfices que vont en tirer les différents acteurs (Égypte et compagnies
logistiques).
Le document 2 est un petit dossier
graphique et cartographique, assez
ancien (2009), donc antérieur aux travaux mentionnés dans le document 1.
Il permet de préciser les enjeux du canal et d’en dresser un bilan à date.
Définissez les axes de l’étude
La géostratégie est « l’étude des
rapports entre les problèmes stratégiques et les facteurs géographiques ».
Les rapports
de domination entre les puissances dans
l’espace mondial (ici maritime) sont donc au centre du sujet. Mais la question
se situe dans la partie consacrée aux « territoires dans la
mondialisation » : les enjeux
géoéconomiques sont donc également à étudier en liaison avec la mondialisation
qui donne à ces espaces maritimes une valeur sans précédent.
Ces canaux et détroits représentent un
enjeu à la fois stratégique et économique : en quoi sont-ils importants
sur ces deux plans ? Pour quels acteurs ? À quelle échelle
d’analyse ? Le plus simple – et le plus rapide en temps limité –
est d’utiliser les deux catégories pour bâtir un plan en deux parties :
les enjeux
économiques puis les enjeux stratégiques.
Corrigé
Les titres en couleurs servent à guider
la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.
Introduction
[Accroche] La mondialisation se manifeste par des flux de toutes natures,
notamment de marchandises : or, 80 % d’entre eux passent par la voie
maritime. C’est dire l’importance, dans la mondialisation actuelle, des espaces
maritimes. Certains d’entre eux présentent des caractéristiques spéciales aux
enjeux spécifiques : c’est le cas des détroits et canaux
transocéaniques.
[Présentation des documents et problématique] L’article
publié dans le quotidien Les Échos (doc. 1) fait le point sur le
doublement du canal de Suez, inauguré le 6 août 2015. Le document 2,
tiré du site Internet lemonde.fr, est un dossier
graphique et cartographique plus ancien (2009) qui complète les
informations de l’article des Échos. Ces deux documents
permettent d’analyser les enjeux liés au canal de Suez
et, par extension, à certains autres espaces maritimes particuliers.
[Annonce du plan] Ces espaces maritimes au cœur de la mondialisation présentent en effet
des enjeux économiques
majeurs, exploités par les acteurs privés. Mais leur importance dans les
circuits mondialisés leur donne également une importance
stratégique pour les acteurs publics.
I. Des enjeux économiques majeurs pour des espaces au cœur de la mondialisation
Les flux de marchandises mondialisés
mettent en relation d’immenses façades maritimes
situées dans les grands centres de production et de consommation de la planète.
D’où l’enjeu économique majeur que constituent détroits
et canaux transocéaniques (doc. 1, l. 9-10).
Info
Le
mille nautique est égal à 1,852 kilomètre.
Le canal de Suez,
qui est l’objet central des documents, représente « 8 %
du trafic mondial » (doc. 1, l. 18), soit
18 200 navires par an (doc. 2), et se trouve « à la croisée
des lignes desservant les grands marchés mondiaux » (doc. 1,
l. 26). Les documents démontrent les économies générées par le canal :
« neuf jours de moins » (doc. 1, l. 21) que par la route du
Cap, pour une distance réduite de 4 400 milles nautiques
(doc. 2).
Or, les compagnies
logistiques, telles CMA-CGM, citée dans l’article des Échos,
Maersk ou MSC, déploient des porte-conteneurs géants qui mesurent plus de
380 mètres de long et peuvent transporter plus de
18 000 conteneurs. Ce « gigantisme » naval (doc. 1,
l. 4) a progressivement dépassé les capacités des grands canaux, rendant
nécessaires les travaux récents de doublement des
capacités de Suez et de Panama. Le premier compte ainsi faire passer
97 navires par jour, contre 49 auparavant (doc. 1, l. 15).
[Transition] L’enjeu économique de ces espaces maritimes particuliers est donc
fondamental pour les acteurs privés. Mais ces canaux et détroits prennent
également une valeur stratégique pour les acteurs publics.
II. Des enjeux géostratégiques majeurs pour des acteurs à toutes les échelles
Conseil
Un
rappel de l’importance stratégique du canal de Suez et de sa zone dans
l’histoire récente sera très apprécié du correcteur.
Les États
riverains bénéficient de retombées économiques liées
à ces espaces. Achevé en 1869, nationalisé par Gamal Abdel Nasser
en 1956, le canal fut le déclencheur et le théâtre de la crise de Suez.
Depuis, l’Égypte en tire profit : avec
« 4 % du PIB », c’est la « 3e source
de devises » du pays (doc. 2). Mais la crise économique de 2008
a impacté les recettes égyptiennes, qui ont chuté de « 25 % »
entre février 2008 et février 2009 (doc. 2).
Ces routes maritimes mondiales font
aussi l’objet de convoitises locales. Le document 2 fait état de
111 actes de piraterie en 2008 dans le
golfe d’Aden. Et il s’agit d’un phénomène endémique (canal de Panama, détroit
de Malacca, etc.). Les grandes puissances interviennent contre ce fléau
afin de garantir la liberté de navigation qui est
l’une des conditions de la mondialisation. C’est le sens des initiatives
présentées par le document 2 : opération européenne Atalante,
présence de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), mais aussi
des marines russe, chinoise et japonaise.
Ces routes maritimes et ces points de
passage obligés impliquent les grands États et témoignent des recompositions géopolitiques en cours. Le
document 2 y fait ainsi référence lorsqu’il mentionne la « route
stratégique des hydrocarbures » : le détroit d’Ormuz voit en effet
passer 30 % des exportations mondiales de pétrole. C’est dire si la zone
tout entière est surveillée de près par les États-Unis, mais aussi de plus en
plus par la Chine (« collier de
perles »).
Conclusion
Les
documents permettent donc de mettre en évidence une partie des enjeux économiques et stratégiques liés à ces détroits
et canaux transocéaniques. Les espaces maritimes ne font que renforcer leur
intérêt géoéconomique et géopolitique, justifiant ainsi l’approche
géostratégique dans l’analyse de leurs caractéristiques.
B - 2. Géographie - “Les espaces maritimes : approches géostratégiques »
Cartes
ANNABAC
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