Corrigé des exercices de janvier - analyse de documents Histoire
A - 1. Histoire - “Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à 1939” (Pondichéry, 2016).
Lire la consigne
L’énoncé reprend celui d’une des questions du thème 2 du programme. C’est une manière de renvoyer à la
problématique générale de ce thème concernant le rôle d’une idéologie (ici le
socialisme) dans un pays (l’Allemagne). En quoi cette idéologie pèse-t-elle sur
l’histoire allemande ?
L’analyse de la consigne confirme qu’il faut travailler sur le socialisme comme mouvement d’idées et
non sur le parti politique revendiquant cette qualification. L’invitation à
rechercher les permanences et les changements oblige à opposer deux moments de
réflexion : un sur les idées fondatrices du socialisme
allemand qui font « permanences » ;
l’autre sur son évolution
au gré de circonstances qu’il faudra présenter. Le rappel du contexte permet
d’expliquer ces changements et d’aborder la dimension critique de l’exercice.
Analyser le document
Le document est un programme tenu lors d’un congrès rassemblant les
dirigeants du SPD. C’est donc un document
référence (il fait événement), officiel (c’est une déclaration finale) du parti
socialiste allemand. Il date de 1959 et se tient en République fédérale
d’Allemagne (RFA), la partie occidentale de l’Allemagne, celle qui est
rattachée au bloc de l’Ouest. Nous sommes dix ans après la création des deux
Allemagne, en pleine guerre froide, au moment où les tensions reprennent entre les
États-Unis et l’URSS avant d’atteindre leur paroxysme en 1961 avec la
construction du mur de Berlin.
Définir les axes de l’étude
La consigne impose au moins trois paragraphes : une présentation du contexte
(et du document) qui peut se faire dans une introduction ; puis, en deux temps successifs, une description
des permanences et des changements. La « façon
critique » de l’étude ne
doit pas être oubliée. Il faut ainsi énoncer des explications et/ou des
commentaires, soit au fil de chaque partie, soit dans un paragraphe distinct,
afin de mettre en évidence la partialité
du document. On conclura sur ce que celui-ci reflète des divisions entre sociaux-démocrates
(SPD) et communistes allemands (KPD).
Corrigé
Étudier de façon critique
Comme l’indique l’intitulé de l’exercice, l’étude du
document doit être « critique ». Cet objectif est souvent
rappelé dans la consigne (ici par « de
façon critique »).
Un document historique est toujours partial ou
incomplet. Faire son étude critique revient à en extraire des informations
(c’est l’étude) et à les discuter (c’est l’aspect critique). La critique doit
vous conduire à :
1 expliquer l’information extraite,
c’est-à-dire exposer pourquoi
l’auteur dit ce qu’il dit. Pour ce faire, il faut utiliser le contexte présenté
en introduction ;
2 chercher
les limites de l’information
donnée : ce que l’auteur ne
dit pas, oublie ou ignore ;
3 opposer à cette information l’opinion
d’un contradicteur.
La critique n’est possible que si l’on maîtrise bien
son cours.
Les titres en couleurs servent à guider la lecture et
ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.
Introduction
Coupée en deux depuis 1949, la République fédérale
d’Allemagne (RFA) à l’ouest et la République démocratique allemande (RDA) à
l’est, l’Allemagne de 1959 est au cœur de la guerre froide. Après quelques
années d’apaisement, les tensions entre les deux blocs se ravivent et
interrompent les négociations de Genève portant sur le statut de Berlin. C’est
dans ce contexte difficile que les membres du parti socialiste allemand de
l’Ouest (SPD) se réunissent à Bad Godesberg afin de définir la ligne
idéologique de leur organisation et leur programme politique. Défenseurs
historiques de la classe ouvrière, ils doivent rassurer leur électorat tout en
préservant leur différence vis-à-vis de leurs concurrents communistes au pouvoir
en RDA. En quoi leur programme témoigne-t-il de ce dilemme : s’inscrire dans la continuité
qui justifie leur action tout en assumant des orientations nouvelles ?
I. Un parti anticapitaliste, défenseur du prolétariat
Faisant référence à son « parcours »
historique, le parti déclare qu’il reste fidèle à sa vocation de lutte contre
le « système capitaliste » afin d’éliminer les « privilèges » et défendre la classe ouvrière (« le prolétaire »). Il rappelle la longue liste
des droits et libertés acquis par le mouvement ouvrier pour bien signifier son
attachement à cet héritage et sa volonté de continuer à l’incarner.
Plus concrètement, il précise son souci de défendre « la liberté et la justice », l’égalité économique et
sociale (« accès de tous à la prospérité »), la souveraineté du peuple et
la « dignité humaine ». S’il ne précise pas le contenu
de ces termes, il s’inscrit ici dans la continuité du mouvement socialiste
hostile à l’exploitation de l’homme par d’autres hommes.
Il déclare aussi vouloir préserver « la paix ». À ce titre, il reste dans la tradition pacifiste
de l’Internationale socialiste bien que celle-ci ait été trahie en 1914 et mal
défendue contre les nazis en 1933. Ce choix est à replacer dans le contexte de
guerre froide que connaît le monde depuis 1947, une situation qui inquiète les
Allemands dont le pays se trouve placé en première ligne du conflit. Ce
pacifisme apparaît surtout comme un moyen de séduire les électeurs et
d’afficher leur différence par rapport aux communistes.
II. Un parti en rupture avec le marxisme
·
Le SPD se montre violemment hostile aux communistes accusés de diviser
le peuple, de soutenir un régime « totalitaire et dictatorial » et « d’étouffer
les libertés ». Cet anticommunisme n’est pas nouveau. Il renvoie à une rivalité
datant de 1918. Mais cette permanence permet surtout au parti de justifier des
ruptures fondamentales.
·
En effet, le SPD n’est plus le parti des seuls prolétaires. Il se veut
« parti du peuple ouvert à tous ». Sur le plan économique, surtout, il annonce
sa conversion au « marché libre », à la « libre entreprise » et à la « libre
concurrence », un véritable reniement par rapport aux traditions socialistes en
faveur de l’intervention de l’État et de la nationalisation des biens de
production. Ce choix s’explique aisément : au-delà de l’attachement affiché
pour les libertés, le SPD ne peut plus se réclamer d’un socialisme qui le
rendrait suspect de connivences avec les dirigeants de la RDA et avec ceux de
l’URSS dont les crimes staliniens sont désormais connus.
Conclusion
Le SPD de 1959 est-il encore un parti socialiste ? Son programme est en rupture
par rapport aux notions de dictature du prolétariat et de propriété collective
des biens de production, piliers idéologiques du socialisme. Ce changement est
l’aboutissement logique d’une scission ancienne et irréductible au sein du
mouvement entre révisionnistes et révolutionnaires ; il est la manifestation allemande d’un clivage qui
existe dans les autres pays, celui qui distingue en France, par exemple, la
SFIO et le PCF depuis le congrès de Tours en 1920.
Source - https://www.annabac.com/annales-bac/socialisme-communisme-et-syndicalisme-en-allemagne-depuis-1875
Un autre corrigé, très
complet est en ligne : http://www.hglycee.fr/?p=3908
A - 2. Histoire - “Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à 1939” (Nouvelle Calédonie, 2017).
Ébauche de correction
Lire la consigne = comme l’exercice précédent
L’énoncé reprend celui d’une des questions du thème 2 du programme. C’est une manière de renvoyer à la
problématique générale de ce thème concernant le rôle d’une idéologie (ici le
socialisme) dans un pays (l’Allemagne). En quoi cette idéologie pèse-t-elle sur
l’histoire allemande ?
L’analyse de la consigne confirme qu’il faut travailler sur le socialisme comme mouvement d’idées et
non sur le parti politique revendiquant cette qualification.
Analyser les documents
1. Extraits
constitution RDA 1968 = constitution > fonder un régime politique –
donc « socialisme » au cœur du régime politique = RDA = bloc de l’est
communiste créé en 1949 + aligné sur Moscou = se questionner Pourquoi en
1968 ce besoin de réécriture de la constitution = « resserrer » les
liens ouvriers / état après la construction du mur (1961) et à une époque
de contestation à l’Est (Prague 1968)
2. Extrait
d’article (auteur + Journal de Genève) = relatif au grand congrès des
socialistes allemands (donc = parti politique) de Bad Godesberg en 1959 = cadre
RFA = un état libéral appuyé / épaulé / financé par USA – cœur du texte
« en Europe [occidentale] le socialisme st obligé de s’adapter s’il veut
conserver des chances de subsister » = modification de la doctrine =
supprimer « lutte des classe » ; « nationalisation »
et « intrusion de l’État dans l’éco » se questionner sur le
pourquoi en 1959 = 10 ans de deux Allemagnes, monde s’enfonce dans la Guerre
Froide = ici rupture avec ce qui reliait les socialismes aux communistes.
Définir les axes de l’étude
Contexte = Guerre Froide =
deux états, un communiste (parti unique, communiste, discours théorique et
dictature), présence Armée Rouge ; un libéral (socialiste = un ou des
partis dans un cadre démocratique), présence Armées alliées + entre les deux le
Rideau de Fer (1947) / Mur de Berlin (1961-1989)
2 conceptions différentes du socialisme après 1945 = un héritage
entre sociaux-démocrates (SPD) et communistes (KPD).
Corrigé
Introduction (voir précédente pour entrée)
Allemagne coupée en deux États = dans les deux
expressions socialistes / communistes = Comment et de quelle manière se mettent
en œuvre deux conceptions différentes du socialisme après 1945
Plan simple (trop simple ?) = RDA ≠ RFA
Plan plus complexe = Deux socialismes qui s’opposent
I. Deux socialismes
Partir de ce qui rapproche :
État « socialiste » (RDA
art. 1) = organisation politique des travailleurs / coopératives (Art. 2) =
« lutte des classes » (RFA,
l. 3) + intervention de l’État dans l’économie (l. 4)
II. Un socialisme qui récuse la lutte des classes en RFA
Congrès de 1959 = reprendre le questionnement = s’éloigner du
communisme dans cadre de Guerre Froide. But = être parti de gouvernement
(dernière ligne, texte 2).
III. Un socialisme révolutionnaire au pouvoir en RDA
Constitution = démontre
application communiste type Urss = nationalisation, planification encadrement
des ouvriers qui sont représentés par l’Etat – Replacer contexte 1968 = après
Mur et contestations à l’est : resserrer les liens ouvriers / État
Conclusion
2 lectures différentes du socialisme + qui
s’accentuent dans contexte de Guerre Froide
Critiquer les documents = cela peut aussi servir d’ouverture = on compare ici un
article de journal relatif à un parti politique et un extrait d’une
constitution = les deux documents n’ont pas le même rôle, la même valeur
d’application
Ouverture = 1991 = comment réunir ces deux conceptions
devenues antagoniste du socialisme ?
Commenti
Posta un commento