TL - EMC - Pour en finir avec le thème 1
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Autres thèmes de bioéthique
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Transhumanisme :
Transhumanisme : nos enfants seront-ils des
robots ?
Laëtitia SaavedraRadio France
4-5 minutes
Ce mouvement né aux
Etats-Unis cherche à réaliser un humain "augmenté" par la
technologie. France Info vous fait découvrir les rouages d’une école qui
commence à susciter des inquiétudes en France.
Nous avons tous en mémoire
l’homme bionique, l’homme qui valait trois milliards. Et si ce n’était plus
tout à fait de la science-fiction ? On peut se le demander en écoutant la
conférence TED de mars 2014 à Vancouver, donnée par Ray Kurzweil, l’ingénieur
en chef de Google, le géant américain des nouvelles technologies. Devant un
public médusé il annonce tranquillement que l'homme pourra télécharger
son cerveau dans un ordinateur en 2030.
Raymond Kurzweil est aussi
le chef de file du mouvement transhumaniste, un mouvement né en Californie et
qui promet l’élixir de l’éternelle jeunesse : ses partisans veulent augmenter
les capacités de l‘homme, le faire vivre plus de 500 ans, et, pourquoi pas, le
faire devenir immortel grâce au développement des technologies d’intelligence
artificielle.
Non, car les quatre plus
grandes entreprises de nouvelle technologie au monde, les GAFA, autrement dit
Google, Apple, Facebook, Amazon, investissent des fortunes colossales dans tous
ces projets.
Raymond Kurzweil, tel un
évangélisateur, vient d'importer dans l'Hexagone, l’Université de la
Singularité, dont il est le fondateur et qui porte le nom d’un concept qu’il a
créé : la singularité.
Cette université a passé un
partenariat avec deux prestigieux établissements français : Télécom Paris Tech,
l’une des meilleures écoles d'ingénieurs française, et le Crédit Agricole,
l'une des plus grandes banques françaises.
Ensemble, ils ont créé un
concours pour les étudiants ingénieurs, dont le lancement s’est déroulé le 13
octobre 2015 dans les locaux de Télécom Paris Tech, un show à l’américaine
minutieusement préparé par l’équipe de l’Université de la Singularité.
Le lauréat gagne dix
semaines sur le campus de l’université en Californie. Son coût : 35.000 euros
pris en charge ...le Crédit agricole.
Lors de cette soirée, le
mot "transhumanisme" n’est jamais prononcé. Et quand il l’est, il ne
met pas franchement à l’aise Zak Allal, le représentant de l’Université de la
Singularité en France. Lorsqu’on lui pose la question, il semble embarrassé et
évite de prononcer le mot :
"On a passé 6 mois à
expliquer que ce n’était pas le cas et que le débat était mal placé, il y
a un débat de fond à avoir sur ce terme."
Et pourtant pour beaucoup
d’observateurs, transhumanisme et Université de la singularité, c’est la même
chose, comme l’exprime Laurent Alexandre, médecin et dirigeant de plusieurs
sociétés de séquençage du génome :
"L’Université de la
Singularité est très clairement transhumaniste, elle forme les journalistes,
les hommes politiques, les dirigeants d’entreprise, les intellos pour qu’ils
puissent diffuser un message qui est clairement transhumaniste. L’arrivée en
France de l’Université de la Singularité et l’accueil favorable qu’elle a dans
les Universités via les Grandes Ecoles, montre à quel point les transhumanistes
sont en train de gagner des points."
Selon le philosophe
Jean-Michel Besnier :
"L’intelligence
artificielle risque de tuer l’espèce humaine. L’intelligence des machines
pourrait très bien fonctionner par elle-même, nous rendre littéralement
impuissants et nous vouer par conséquent à disparaître."
Transhumanisme, ses codes et ses objectifs : les
explications de Laetitia Saavedra
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L’eugénisme (Radio France Culture)
Le diagnostic prénatal engendre-t-il une nouvelle forme d'eugénisme ?
L’eugénisme, mot inventé en
1883 par le britannique Francis Galton, cousin de Charles Darwin, signifie
littéralement « bien naître ». Le succès qu’a rencontré cette notion au début
du 20e siècle a été stoppé par la seconde guerre mondiale. Associé au racisme
avec le nazisme, l’eugénisme a conduit à certains des pires moments de notre
histoire. Au point, peut-être, de nous faire oublier ses fondations
scientifiques et médicales. Et ce sont, justement, les progrès de la médecine
qui font aujourd’hui ressurgir la perspective d’un nouvel eugénisme, même s’il
ne peut plus vraiment dire son nom. En effet, les récents progrès du diagnostic
prénatal promettent déjà de faire totalement disparaître des handicaps comme la
trisomie 21. La première réaction est de se réjouir. Qui pourrait contester
qu’éviter à des êtres humains de porter toute leur vie ce qui est considéré
comme un handicap important ne constitue pas un progrès ? En fait, les choses
sont nettement plus complexes.
Comme souvent, le
raisonnement sur un ou deux exemples ne règle pas la question dans son
ensemble. Pire, il ne permet pas de fixer la limite de cette évolution
vertueuse en apparence. Au-delà de la trisomie 21 et de défauts génétiques
graves, quels seront les caractéristiques détectables avant la naissance qui
pourront étayer une décision d’interruption de grossesse ? Quel sera,
également, le discours de la génétique sur ces caractéristiques ? Nous
donnera-t-elle, par exemple, des pourcentages de risque de développement de
telle ou telle maladie à tel ou tel âge ? Comment, alors, prendre une décision
? Le désir naturel et spontané des parents est d’avoir des enfants parfaits.
Mais que signifie parfait ? Et que sommes-nous prêts à faire pour atteindre
cette perfection ?
Le développement de
méthodes de diagnostic prénatal de plus en plus précises et de moins en moins
dangereuses pour la mère et pour l’embryon conduit ainsi, paradoxalement, à de
nombreuses questions épineuses.
Le séquençage complet de
l’ADN du futur bébé deviendra-t-il progressivement la norme ?
Commet évolueront les
critères de sélection conduisant à des interruptions de grossesses motivées par
des défauts génétiques ?
Allons-nous définir des
défauts acceptables et d’autres inacceptables ? Pour quelles raisons ?
In fine, ne serons-nous pas
conduits, à l’inverse, à définir ce que doit-être un enfant parfait ?
Quelle seront les
conséquences de cette sélection à la naissance sur l’avenir de l’espèce humaine
? La réduction de sa diversité la fragilisera-t-elle ou bien ne
constituera-t-elle qu’une accélération contrôlée de son évolution darwinienne
naturelle ?
L’eugénisme qualifié par
certains de démocratique le sera-t-il vraiment ou bien sera-t-il réservé aux
couples les plus riches ?
Invités:
Laurent Alexandre , chirurgien urologue, président de DNAVision,
Jean-Marie Le Méné , président de la Fondation Jérôme
Lejeune,
Jean-Yves Nau , médecin et journaliste sur Slate.fr ,
Didier Sicard , médecin français et ancien
président du Comité consultatif national d'éthique de 1999 à 2008.
https://www.franceculture.fr/emissions/science-publique/le-diagnostic-prenatal-engendre-t-il-une-nouvelle-forme-deugenisme
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