Géographie 2de - Villes et développement durable
Géographie 2de - Villes et développement durable
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Étude de cas - Grenoble, ville durable
> Vidéo de présentation du quartier De Bonne
> Bilans sur le Quartier de Bonne
1 - Extrait de "Premier bilan pour l'écoquartier de Bonne à Grenoble" (Caisse des Dépôts et des Territoires,
(…) Un premier bilan énergétique …
En
2008, les premiers immeubles sont livrés et le bureau d'étude Enertech
entame des campagnes de mesure, qui vont durer plus de deux ans. La
première série de mesure est "en demi-teinte" : les résultats montrent
que la consommation réelle est en très en dessous des consommations de
l'époque, mais dépasse encore de 5% à 7% supérieure l'objectif fixé,
soit 85 kWh/m2/an. Les immeubles venaient d'être livrés et les habitants
n'avaient pas encore bien pris les choses en main. Le bureau d'étude
pointe, d'une part, des erreurs techniques - l'étanchéité à l'air
n'étant pas toujours optimale par exemple -, d'autre part, les
comportements inappropriés de certains habitants qui surchauffent ou
surventilent leurs appartements. La seconde série de mesures, après
quelques réglages et modifications, indique des chiffres tout à fait
proches de l'objectif. "La ville a commandé l'étude, pour mettre en
lumière les points de faiblesse et en tirer les enseignements, observe
l’élu. La troisième série de mesures devrait nous permettre après les
dernières modifications dans les immeubles, d'être aux objectifs en
2012. Nos entreprises n'avaient jamais construit d'immeubles de ce type,
elles ont acquis une expérience précieuse. Tandis que les habitants,
eux, font l'apprentissage de ce qu'est un comportement éco-responsable.
Il faut savoir que la loi prévoit des immeubles conçus pour 19°, et que
chaque degré supplémentaire choisi par les habitants génère 15% de
consommation en plus. Avec l'augmentation du coût de l'énergie, ce n'est
pas neutre."
… complété par une étude sociologique
Pour compléter cette première étude technique, une seconde étude, plus sociologique, sera réalisée. Habitants et riverains sont interrogés sur leur perception du quartier. Les résultats seront disponibles fin 2012. "Je ne doute pas que nous ayons encore beaucoup à apprendre de l'écoquartier de Bonne", conclut l’élu.
Pour compléter cette première étude technique, une seconde étude, plus sociologique, sera réalisée. Habitants et riverains sont interrogés sur leur perception du quartier. Les résultats seront disponibles fin 2012. "Je ne doute pas que nous ayons encore beaucoup à apprendre de l'écoquartier de Bonne", conclut l’élu.
Source -
Luc Blanchard,
http://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr/cs/ContentServer?pagename=Territoires/MCExperience/Experience&cid=1250262978144
2 - "A Grenoble, la caserne de Bonne n’a pas que du bon" (Libération,
Ratés énergétiques, absence de vie sociale et de comportements écologiques… La ZAC grenobloise, pourtant Grand Prix des écoquartiers en 2009, déçoit.
(…)Fin 2008, les premiers habitants s’installent. Une partie des 25 immeubles construits ou en chantier sont en avance sur les normes énergétiques et tous sont siglés «Haute qualité environnementale». En 2009, lorsque le ministère du Logement crée le palmarès des écoquartiers, la ZAC obtient le Grand Prix national. Les Grenoblois et leurs édiles ne cachent pas leur fierté. Le «premier écoquartier de France», paré de toutes les vertus, est «exemplaire». Sa galerie commerciale de 50 boutiques à l’architecture écoresponsable ouvre en 2010.
«Sans âme». A l’automne 2011, alors que les derniers immeubles de logements sont livrés, de mauvaises nouvelles viennent ternir cette image. Les performances énergétiques des bâtiments les plus novateurs, mesurées en 2009 et en 2010, sont décevantes. Nombre d’habitants se plaignent de dysfonctionnements (…). Le centre commercial a des ratés : déjà six enseignes ont mis la clé sous la porte. Ces déconvenues suscitent un choc : le quartier, sa galerie et ses jardins apparaissent soudain à beaucoup figés dans leur superbe, «sans âme», disent plusieurs habitants.
Pourtant, en termes de densité, l’opération est réussie : sur 8,5 hectares, elle aligne 3,5 hectares de parcs publics et 1,5 hectare de jardins de copropriété entre les immeubles. «On respire ici», souligne Jean-Claude, l’un des 2 400 résidents. Ces espaces en pleine terre rafraîchissent le quartier durant l’été, les eaux pluviales sont réinfiltrées dans le sol plutôt que dans le réseau d’assainissement. La diversité sociale et générationnelle est assurée brillamment pour un centre-ville : sur les 885 logements que compte la ZAC, 345 sont en locatif social, soit 39% du total.Une résidence hôtelière, deux résidences étudiantes et 5 000 mètres carrés de bureaux ont été aménagés. Un établissement pour personnes âgées dépendantes de 80 lits en est aux finitions, ainsi qu’un foyer pour handicapés de 24 logements. L’accessibilité est totale : «Il n’y a pas un seul point noir sur ce quartier sans équivalent en France», assure Eve, habitante en fauteuil roulant. L’isolation phonique des immeubles fait l’unanimité. Enfin, les mercredis et les week-ends, les parcs publics sont fréquentés par des familles de toute la ville.
La vie sociale du quartier reste néanmoins inexistante, et c’est visible à l’œil nu. Le centre commercial n’abrite que des boutiques franchisées impersonnelles. Pas le moindre artisan, tabac-presse ou marché matinal. Cela se ressent, et nombre d’habitants le soulignent. Si le cinéma d’art et d’essai de trois salles qui ouvrira en mai devrait réchauffer l’ambiance, l’hôtel quatre étoiles de 138 chambres prévu pour 2014 sur un emplacement initialement destiné à un équipement collectif n’ira sans doute pas dans le même sens.
Par ailleurs, l’absence d’incitation aux comportements écologiques est patente : il n’y a ni jardin partagé ni compost collectif, les garages à vélos sont souvent sous-dimensionnés, extérieurs aux immeubles ou en sous-sol. Julie, mère de famille nombreuse arrivée de Paris, avoue avoir cessé de trier ses déchets depuis son emménagement à Bonne, parce que les installations ne sont pas pratiques.
Est-ce cela un écoquartier ? «Nous n’avons jamais prétendu qu’il l’était, l’appellation est venue après la réalisation, assure Patrick Le Bihan, directeur adjoint de la Sages, l’aménageur de la ZAC de Bonne. On a essayé de le construire autrement, mais on ne prétendait pas transformer la manière de vivre des gens ! Sur les déchets, les transports, le quartier est dans le droit commun.»
L’actuel adjoint à l’urbanisme de la ville, le centriste Philippe de Longevialle, renchérit : «C’est un écoquartier de centre-ville, pas de périphérie. Nous n’allions pas reproduire toute une ville. Nous ne voulions pas un quartier spécifique, bobo : nous l’avons ouvert pour qu’il se fonde dans le centre-ville. C’est aux habitants de s’intégrer.» Sous-entendu, dans l’existant.
«Imperfections». L’existant, c’est le quartier Championnet, voisin et animé. Ses habitants et ses petits commerçants sont contents que la ZAC ait vu le jour, même s’ils auraient préféré que leurs équipements aient droit à quelques investissements à cette occasion. Denise Bernadac, de l’Union de quartier Championnet-Bonne-Condorcet, explique comment le «village Championnet» voit «l’espace de Bonne» : «Les habitants de la ZAC ont subi les travaux, les imperfections des logements, alors qu’ils pensaient que tout serait parfait. Ils sont pour l’instant plus concernés par leurs problèmes personnels. C’est à nous de créer les liens.» Olivier Noblecourt, adjoint à l’action sociale et familiale, estime à l’inverse que ce sont les nouveaux qui doivent «se greffer» et «s’approprier les équipements du secteur».
Il le reconnaît pourtant : au-delà des avancées sur l’énergie et la construction, «les autres dynamiques écocitoyennes restent à développer». L’élu et l’union de quartier travaillent maintenant ensemble sur un bâtiment en bordure de la ZAC qui réunirait un centre de vie pour les anciens, une ludothèque, des jardinets partagés, une maison des habitants axée sur le développement social communautaire et un centre de ressources sur le bénévolat. «Cela va être un maillon essentiel entre Bonne et Championnet», espère Denise Bernadac. De quoi ajouter un peu de chaleur humaine à la technique de l’écoquartier ?
Source -
http://www.liberation.fr/societe/2012/04/02/a-grenoble-la-caserne-de-bonne-n-a-pas-que-du-bon_807499
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